La corticophobie (peur des stéroïdes) (peur de la cortisone)(pour les professionnels)
-Observation: Souvent, lorsque les corticoïdes aggravent le tableau clinique (par exemples dermatophytes traités par des stéroïdes); du point de vue du patient: « c’est le médicament qui est jugé dangereux et non pas le diagnostic erroné ».
-Un fait, l’adhésion au traitement est de 50% dans les maladies chroniques (Diabète), alors qu’il est encore plus bas dans la DA (37%)(Dermatite Atopique).
- On pensait que c’était lié à la sévérité de la symptomatologie, mais c’est faux dans la DA et le psoriasis qui sont pourtant très symptomatiques.
-Causes de la corticophobie:
- médias, famille, culture
- discours discordant des soignants
- manque d’information
-Dans la DA (Dermatite atopique), 70% des patients sont corticophobes mais 25% sont non-adhérents. (En conclusion, ne pas mélanger adhérence et compliance)
-Comment mesurer la corticophobie: on ne sait pas encore.
-Solutions:
- Données:
- sur 208 patients, 80.2% ont peur en France des dermocorticoïdes.
- le degré de peur est mesurée à 4.2 sur 10
- plus l’enfant est jeune, plus les parents ont peur.
- Des raisons plus précises sont: la peur des effets indésirables, le manque de confiance envers le médecin.
- Les patients allant aux médecines parallèles ne sont pas davantage corticophobes.
- Les solutions viennent donc des causes.
- Recherchez si le patient a peur d’utiliser des stéroïdes: questions ouvertes: « qu’avez vous entendu des effets de l’usage des stéroïdes ? » ; laissez le patient s’exprimer sur ses croyances; ne pas culpabiliser le patient.
- Eduquer: dire que les stéroïdes sont des substances actives: »c’est des médicaments »; utliser des métaphores pour expliquer la fonction (le stéroïde est comme un pompier…); donner les risques sans omettre les plus importants.
- Expliquer comment utiliser le traitement: donner son expérience personnelle (en quinze ans de métier je n’ai jamais vu cet effet secondaire…); ne pas donner de parasitage (« un peu, longtemps »); anticiper la réaction du phramacien et la notice d’emballage du médicament (ne pas oublier de dire les caractéristiques du médicament, voir avant); faire une démonstration (unité phalangette ou FTU (fingertip unit)). Bewley, BJD 2008
- Planifier le suivi au long cours: être rapidement efficace dans le traitement (rémission); fixer les objectifs thérapeutiques
exemple pour la DA: traitement d’attaque 2 semaines puis entretien à la demande et Week-end therapy (samedi et dimanche).
Contributeurs:
Dr Christophe Hsu – dermatologue. Genève, Suisse
Source de l’information: Forum d’éducation thérapeutique en dermatologie: Soins locaux au cours des dermatoses chroniques: pour une prise en charge éducative (Barbarot S), Journées dermatologiques de Paris 2009