Gender aspects in skin diseases.
Chen W, Mempel M, Traidl-Hofmann C, Al Khusaei S, Ring J.
J Eur Acad Dermatol Venereol. 2010 Dec;24(12):1378-85.
Nous avons choisi cet article car il montre des tableaux indiquant les prédominances des maladies de la peau en fonction du sexe (ces tableaux se basent sur des articles existant dans la littérature scientifique). Par exemple, les histicytofibromes (dermatofibromes) sont plus de 9 fois plus fréquents chez les hommes que chez les femmes. En revanche le rhinophyma (rosacée avancées) et le sarcome de Kaposi sont plus de 9 fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.
L’article démontre également par ces indications et omissions comment des théories désuètes sont encore enseignées et enracinées dans la pensée des dermatologues:
-La dermatite actinique chronique est seulement 2 à 4 fois plus fréquentes chez les hommes
-L’acné fulminans et la « Perifollliculitis capitis abscedens et suffodiens » (Hoffman’s disease) (cellulite disséquante du scalp) sont plus de 9 fois plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes. Ces deux dermatoses sont deux constituants de la tétrade d’occlusion folliculaire (acné inversée); les deux autre constituants sont la maladie de Verneuil (Hidrosadénite Suppurée) et le kyste pilonodal interfessier.
Ce qui est intéressant, c’est que la maladie de Verneuil (Hidrosadénite Suppurée) n’est pas mentionnée dans cet article. Certains auteurs soutiennent une prépondérence féminine (en effet la maladie commence généralement à partir de la puberté et « se calme » autour de la ménopause; pourtant les dosage d’hormones mâles (androgènes) ne montre pas d’anomalies*).
Il y aurait donc un problème d’intégrer la maladie de Verneuil dans cet article; et il n’y a pas d’explication de « pourquoi ». Nous pensons que cette maladie a été omise car elle pourrait anéantir la théorie de l’occlusion folliculaire (qui date des années 60) et donc déranger nos certitudes. « Smoking acting as a promoter to *androgen action » (le tabac promouvoit l’activité des androgènes*): pourquoi l’affection n’est-elle pas plus fréquentes chez les hommes ?
La force des rapports entre les sexes dépend de facteurs géographiques et de la méthodologie des études effectuées. Nous pensons qu’il n’est pas toujours indiqué de comparer des pommes et des oranges, mais cette revue de la littérature résume bien les tendances et nous montre la bonne direction: nous devons nous adapter aux changments perpétuels de la science médicale et avoir un esprit ouvert pour les accueillir.