Les Kératoses séborrhéiques (KS) sont des tumeurs bénignes épidermiques qui se présentent comme une éruption d’une jusqu’à des centaines de papules ou de plaques. La gène parfois importante pour le patient est principalement esthétique, mais une eflorescence floride aiguë de KS peut rarement être associée à une tumeur interne (Vielhauer, 2000; Heaphy, 2000; Grob, 1991). Parfois, les KS peuvent être trouvées avec les carcinomes basocellulaires ou carcinomes épidermoïdes et peut être confondues cliniquement avec un mélanome malin. La « dermatosis papulosa nigra » épidémiologiquement très différente (patient noir et jeune) est parfois considérée comme une variante de KS. Il en va de même pour la « Stucco keratosis » qui est considérée comme une variante de KS hypopigmentée. Ces deux dernières lésions ne seront pas développées dans cette revue.
Historique
Les caractéristiques des KS furent décrites pour la première cliniquement et histologiquement par Frudenthal en 1926 (Frudenthal, 1926). Les KS étaient déjà auparavant déjà soupçonnés d’être une entité distincte par Neumann (1832-1906) (Crissey, 2002). Au cours du troisième Congrès international de dermatologie qui s’est tenu à Londres en 1898, Dubreuilh a débattu l’étiologie des « variétés de kératose » avec P. Unna et Brooke (Dubreuilh, 1898). Dubreuilh a souligné qu’un type séparé lésion, par la suite nommé SK, devait être distingué de la kératose actinique et des verrues, et qu’elle n’évoluait pas en cancer de la peau.
Épidémiologie
La KS est la tumeur bénigne la plus répandue de la peau. Elle apparaît généralement avant 40 ans et augmente en taille et en nombre progressivement. Le developpement de KS ne semble pas corrélée au sexe, la couleur des yeux ou la couleur des cheveux.
Dans une étude de 170 individus dans une population de 15 à 30 (Gill, 2000), il n’y avait pas de différence significative entre les deux sexes, ni de lien entre la présence de KS et la couleur des yeux ou des cheveux. La prévalence ne semble pas varier avec le sexe (Young, 1965).
Dans une analyse de 222 patients dans un home pour personnes âgées, 37,9% des femmes et 29,3% des hommes avaient une ou plusieurs KS (Young, 1965). Avant l’âge de quarante ans cette différence est plus marquée avec 8,3% des hommes et 16,7% des femmes au Royaume-Uni présentant au moins une lésion (Memon, 1995).
Selon Yeatman et al (Yeatman, 1997), les KS affectent un nombre croissant de personnes et davantage de lésions sont présentes chez un même individu. Dans cette étude, 100 individus ont été classés en groupes d’âge: 12% des individus 15 à 25 ans a présenté une lésion de SK (23% des individus âgés de 15-30 dans une autre étude (Gill, 2000)), alors que chaque patient de plus de 75 a présenté une KS. Ce résultat peut être comparé à 88% des patients de plus de 64 ans ayant au moins un SK, selon une autre étude (Tindall, 1963).
Selon une étude chez les hommes coréens (Kwon, 2003), la plus grande augmentation de la prévalence des personnes ayant une KS a lieu entre 40 et 50 ans, où l’augmentation de la prévalence augmente de 78,9% à 93,9%. À 60 ans, la prévalence atteint 98,7%.
Dans la même étude (Yeatman, 1997) le nombre moyen de lésions pour un patient augmente en moyenne de 6 dans le groupe 15-25 ans à 69 ans chez les patients âgés de plus de 75 ans avec environ un nombre intermédiaire de 23 lésions chez les patients de 51 à 75 ans.
Les KS sont présentes déjà chez les jeunes dans les pays avec plus de rayons UV (B et C) d’exposition. Yeatman (1997) a comparé la prévalence de KS dans son groupe d’étude de patients de moins de quarante en Australie avec un groupe comparable au Royaume-Uni (Memon, 1995). Il a constaté que 18,2% des hommes et 32% des femmes dans le groupe le groupe australien avait une ou plusieures KS. Une autre façon de quantifier le rôle potentiel de la lumière du soleil est de comparer le nombre de lésions sur la peau photoexposée avec la peau non exposée (Kwon, 2003). A 40 ans la rapport lésions sur peau exposée/lésions sur peau non exposée est de 5,7, puis de 11,2 à 50 ans et 18,3 à 60 ans. Il n’y avait cependant aucune signification statistique entre la la prévalence KS entre les photoypes I-III par rapport aux phototypes IV-VI (photoypes selon Fitzpatrick). Dans notre expérience, dans une étude de 41 SK, nous avons fait la même observation. Plus de 70% des patients atteints de KS a un phototype de type III. Néanmoins, nous ne savons pas la prévalence de phototypes à Genève, en Suisse. Ce petit groupe ne ne comprend pas la peau brune (phototype IV).
Histologiquement, certains types se rencontrent plus fréquemment que d’autres. Maïs et coll. (Maïs, 1995) ont étudié prospectivement 108 KS. 71 (66%) des lésions étaient acanthosiques, 27 (25%) hyperkératosiques, 10 (9% réticulés). Aucune de ces lésions était du type clonal. Ni la pigmentation, ni irritation n’ont été prises en compte (vérificateur).
Les SK, ont été démontrées être présentes à 15 ans. Les kératoses folliculaires inverées (KFI), n’apparaissent pas avant l’âge de 50 ans.
Ces conseils sont donnés à visée informative uniquement. Ils ne remplacent aucunement les jugements diagnostics et thérapeutiques fait par un médecin dermatologiste ou expérimenté dans la prise en charge des maladies de la peau.
Contributeurs:
Dr Christophe Hsu – dermatologue. Genève, Suisse