- Nom Complet: Microscopie Confocale par Réflectance ( Reflectance Confocal Microscopy (RCM)). Au moment de la publication de cet article, il s’agit pour l’heure d’une technique encore expérimentale mais qui montre des résultats tres prometteurs.
Comment est-ce que ça fonctionne ?
- La méthode consiste à mesurer la réflection provenant de la peau à la suite de l’application d’une lumière monochromatique (laser) qui atteint le derme (Vivascope est un nom de marque de microscopie confoncale)
Quand peut-il être utilisé ?
- Il peut être utilisé pour visualiser l’épiderme et le derme superficiel. Les structures situées plus en profondeur ne peuvent pas être examinées car la lumiére ne peut pas pénétrer.
Est-ce difficile à utiliser ?
- Non, mais la microscopie confocale nécessite une connaissance parfaite de la structure de la peau (à son état normal et pathologique); en effet et contrairement aux coupes histologiques classiques qui sont des sections verticales, les vues avec la microscopie confocale sont horizontales (c’est-à-dire dans des plans parallels à la surface de la peau.
- Aussi, contrairement à des coupes histologiques classiques « figées », l’examen se fait sur une peau vivante « en temps reel »
Quelle est la couleur des différentes composantes ?
- Premièrement, il n’y a pas une panoplie de couleurs mais une echelle de gris variant du noir au blanc
- La kératine et la mélanine apparaissent en blanc car la lumiere du laser est très fortement réfléchie.
- en raison de la plus importante concentration de mélanine, l’image obtenue est meilleure (plus contrastée) chez les personnes avec une peau plus foncée (photypes III et davantage).
- en raison de la plus importante concentration de kératine dans la couche cornée de l’épiderme, il fait curetter les lésions hyperkératosiques afin d’avoir une bonne visibilité.
- La réflectance du collagène est moyenne et apparaȋt gris.
- En revanche, l’eau et l’air apparaissent noirs car la lumiere y parvenant passe à travers et n’est donc pas réfléchie. (le sang est gris en raison du plasma)
Qu’avons nous appris sur le carcinome basocellulaire grâce à la microscopie confocale ?
- Les fentes de rétraction autour des ȋlots de cellules de carcinomes basocellulaires ne sont PAS des artefacts car ils sont visibles « in vivo » grâce à cette technique.
- La coloration par bleu alcian permet de voir la mucine sur des coupes histologiques.
Quand est-ce que cette technique est particulièrement utile ?
- Dans le chloasma (melasma) (masque de grossesse), afin de déterminer la profondeur de la pigmentation (les crèmes dépigmentantes fonctionnent davantage quand il n’y a pas une accumulation profonde de mélanine)
- Dans des lésions « qui bougent »
- les sarcoptes (mites) de la gale. Les lésions de la gale ne guérissent pas tant que les mites sont vivantes (et bougent visiblement).
- dans les hémangiomes et autres lésions vasculaires: on peut visualiser le flux sanguin (plasma)
- dans les maladies du métabolisme (metabolic/storage disorders)
- Dans la cystinose, les crystaux peuvent etre visualisés dans les kératinocytes (Chiaverni C).
Quelles sont les limites de la méthode ?
- difficulté d’évaluer:
- le lymphome (en particulier pour la classification)
- les lésions malignes (mélanomes…)
- les structures profondes …
- Il n’est pas encore possible d’évaluer les surfaces non planes comme le nez, les oreilles…
Contributeurs:
Dr Christophe Hsu – dermatologue. Genève, Suisse
Source de l’information: Kanitakis J, Hôpital Cantonal Universitaire de Genève, 2012