Réactions cutanées liées à la prise de médicaments (toxidermie) (Pour les professionnels)
Avez-vous entendu parler du lupus érythémateux (LE)?
- C’est une maladie auto-immune qui est causée par des anticorps contre le noyau des cellules. La maladie se manifeste habituellement les femmes âgées de 20 à 50 ans, mais les hommes peuvent aussi être affectés. Il s’agit d’un trouble systémique (qui affecte tout le corps) mais il peut aussi causer des changements cutanés.
- Les changements cutanés causés par le lupus sont nombreux. Les formes de LE qui se manifestent sur la peau sont les formes systémique (ou aiguë), discoïde, subaigu, tumidus, néonatal, engelures associées au LE, mucinose lupique, ainsi que les formes médicamenteuses.
- Nous allons traiter chacune des formes du LE pouvant créer des changements de peau:
- La forme classique est appelée lupus érythémateux systémique (aussi appelée lupus érythémateux aigu), qui se manifeste comme une éruption malaire ou éruption en « ailes de papillon » (plaques rouges sur les joues). D’autres changements cutanés dans le lupus comprennent photosensibilité (une éruption cutanée sur toute la peau exposée au soleil), des ulcères buccaux, de l’urticaire (urticaire) et une perte diffuse des cheveux (alopécie diffuse). Rarement, elle peut provoquer des cloques (bulleuses LE).
- Lupus érythémateux discoïde (également appelé lupus érythémateux chronique). Dans ce type de LE, il ya des plaques rouges et squameuses (rugueuses au toucher) qui peuvent plus tard devenir des cicatrices ou marques disgracieuses localisées ou plus étendues. Vous pouvez les voir sur les joues, le nez, les oreilles, le haut du dos, le décolleté et le dos des mains. Parfois, elles peuvent affecter les paumes et les plantes et même les cheveux. On peut même devenir chauve (alopécie cicatricielle). Il peut aussi se développer des ulcères et plaies sur les lèvres et dans la bouche. A plus long terme, ces changements peuvent favoriser le développement des carcinomes spinocellulaires.
- Lupus érythémateux subaigu. Dans ce type, l’éruption est non-prurigineuse et rougeâtre situé au haut du dos et la poitrine et peut être soit de la forme d’anneau, de taches violacées ou des boutons. Ces lésions peuvent apparaître suivant l’exposition au soleil (photosensibilité).
- Lupus-Tumidus. Dans ce type, l’éruption est photosensible et se présente commes des bourgeonnements rougeâtres turgescents. Certains peuvent adopter une forme d’anneau (annulaire). Ce qui est remarquable au sujet de ces changements de la peau, c’est qu’ils disparaissent pendant l’hiver sans aucune marques ou cicatrices. Le lupus tumidus est souvent considéré comme une forme de lupus érythémateux chronique.
- Le Lupus érythémateux néonatal, se présente chez les nouveaux nés sous la forme d’une éruption annulaire. L’éruption à tendance à disparaître après quelques mois et est provoqué par la transmission d’anticorps de la mère à l’enfant. Le problème de cette forme de lupus est la présence d’un bloc cardiaque.
- Engelures associées au lupus. Elles sont prévalentes chez ceux qui vivent dans des zones froides ou sont des fumeurs. Les personnes affectées souffrent de blanchiments anormaux des doigts et des orteils en réponse à froid, suivi par un engourdissement et une recoloration bleue puis rouge au réchauffement (phénomène de Raynaud). L’arthrite des articulations des doigts peut également survenir. Habituellement, vous pouvez voir de près des vaisseaux sanguins dilatés à la base des ongles.
- Mucinose cutanée lupique. C’est un phénomène rare qui se manifeste comme des petites bosses, des plaques et des nodules localisés au niveau des joues, de la poitrine, des bras ou du dos. Par ailleurs, le dépôt de mucine est une caractéristique classique à l’histologie des lésions de lupus érythémateux.
- Lupus érythémateux médicamenteux. Il est souvent provoqué par des médicaments comme l’hydralazine, la carbamazépine, le lithium, la phénytoïne, les sulfamidés (sulfonamides) et la minocycline.
- Une personne soupçonne d’avoir le LE devraient consulter un médecin pour y faire des prises de sang (comme FSC (Formule sanguine complète), FAN (anticorps anti-nucléaires) et d’ autres auto-anticorps) ainsi que d’autres tests. Une biopsie cutanée peut également être effectué (histologie et l’immunofluorescence).
- Si on est atteint de LE, on devrait faire des efforts pour améliorer son apparence et prévenir les cicatrices. Cela peut être fait en arrêtant des médicaments si le LE est induit par les médicaments. Si vous êtes fumeur, vous devriez arrêter de fumer (ou comsommer de la nicotine).
- Assurez-vous que vous êtes bien protégé du soleil. Vous devriez rester à l’intérieur autant que possible quand votre ombre est plus courte que vous (en général de 10 heures-14 heures en été (Régions tempérées: Amérique du Nord, Europe…)). Si vous ne pouvez pas éviter de sortir, vous devriez porter un chapeau à larges bords, des chemises à manches longues et à col haut, des pantalons longs ou une jupe, des chaussettes et des chaussures. Vous devriez aussi appliquer un écran solaire à large spectre d’au moins FPS 30 + (facteur de protection solaire) sur toute la peau exposée.
- Vous pouvez également appliquer du maquillage et d’autres cosmétiques pour cacher vos cicatrices et la peau dépigmentée.
- Votre médecin peut vous donner des crèmes ou pommades stéroïdes (corticostéroïdes) à appliquer sur les lésions cutanées. Utilisez-les comme indiqué par le médecin et ne les utilisez pas continuellement. Certains médecins peuvent prescrire une crème ou une pommade à base d’inhibiteurs de la calcineurine (tacrolimus, pimécrolimus).
- Votre médecin peut également envisager de vous donner des médicaments antipaludéens comme la chloroquine, l’hydroxychloroquine et la quinacrine qui ont des propriétés anti-inflammatoires. Utilisez-les seulement comme spécifié par le médecin et ne manquez pas les rendez-vous de suivi.
- Votre médecin peut aussi vous prescrire certains traitements tels que les rétinoïdes oraux (acitrétine, l’isotrétinoïne), la dapsone, le méthotrexate, la cyclosporine, l’or, la clofazamine, le cyclophosphamide, le thalidomide, les immunoglobulines intraveineuses et des modificateurs de réponse biologique comme le rituximab. Toujours les utiliser conformément à la prescription de votre médecin.
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