Mettre en place un service de télédermatologie
Pourquoi faire de la télédermatologie ?
- Ca permet d’abolir la distance physique entre les dermatologues et les patients. Elle peut se faire à partir de n’importequelle distance et le mode asynchrone (store and forward) permet de se faire indépendamment du facteur » temps ».
- Elle permet d’apporter la compétence de médecins spécialistes dans les régions mal desservies.
Quels sont les facteurs à considérer quand on installe un service de télédermatologie ?
Cela dépend du mode de télédermatologie que l’on veut pratiquer:
Mode synchrone (« En temps réel »):
- caractéristiques: permet une interaction en direct, les questions et les explications peuvent être adressées immédiatement
- ce qui est requis: un appareil de vidéoconférence (10-15000USD), des caméras d’examen (medicales 5-6000 USD, marché grand public 600-1800 USD), connexion internet spécifique et sûre (minimum 384 Kbps de largeur), ressources humaines*.
*coordinateur pour opérer la caméra (demande du temps car plusieurs prises de vues sont souvent nécessaires), personnel pour prendre les rendez-vous, le besoin de médecins généralistes ou des « primary care providers » est au choix, assistance technique.
Comment faire une consultation?
- Aménagement de la pièce: arrangement des sièges, s’assurer d’une configuration qui permet une communication confidentielle
- Faire le patient donner un consentement signé avant de faire la consultation
- l’envoi du patient se fait par un généraliste, collègue
- dossier médical: ne pas enregistrer toute la consultation (c’est beaucoup trop d’information mais avec des besoins en mémoire de moins en moins problématiques, le choix de la quantité à stocker est libre)
- Consultation de suivi ?
- par télédermatologie ou face à face
- Problèmes ?
- Qualité de l’image
- coût technologique élevé
Mode asynchrone (Store and forward)
- caractéristiques:
- interaction indirecte
- moins coûteux et cette méthode est dont beaucoup plus utilisée que le mode synchrone (temps réel)
- utile pour le triage (déterminer les cas complexes vs les cas triviaux)
- la localisation géographique est sans importance (pour autant qu’il y ait un connexion internet); consentement signé avant la consultation initiale; patients également envoyés par généralistes (Primary Care Physician); explication pour le patient (« c’est comme quand on fait des radiographies, vous ne verrez pas le dermatologue)
- Déroulement de la consultation:
- le coordinateur pose des questions
- le coordinateur prend des photos
- le coordinateur envoie les fichiers au dermatologue
- le dermatologue répond en donnant ses commentaires et recommandations
- besoins:
- appareils photos numériques (à optique réglables ou standards): la résolution n’est plus un problème (tant qu’il y a au moins 10 megapixels), prise de photo en mode macro, stabilisateur d’images, acquisition de l’image sans flash
- transmission sécurisée des données (Teledermsolutions, Second opinion, Medweb, AFHCAN)
- le plus important demeure un bon photographe*
- le médecin qui envoie le patient devra prendre le temps d’expliquer des choses comme le diagnostic et le traitement parce que le dermatologue ne pourra pas le faire directement.
*Comment prendre une photo:
- prendre la photo avec une règle a côté de la lésion
- prise de photos de tout le corps pour déterminer la distribution des lésions (devant, derrière, latéral droit et latéral gauche)
- Dessiner la localisation de la lésion sur une image du corps.
Contributeurs
Dr Christophe Hsu – dermatologue. Genève, Suisse
Armstrong A – Teledermatology 101. 69e Réunion annuelle de l’AAD (American Academy of Dermatology) – La Nouvelle Orléans, Louisiane, Etats-Unis d’Amérique (USA)