Intralesional immunotherapy of common warts: successful treatment with mumps, measles and rubella vaccine.
Nofal A, Nofal E.
J Eur Acad Dermatol Venereol. 2010 Feb 25.
Les verrues (vulgaires) sont une source de grande frustation pour le patient et le médecin. En effet, leur étiologie est connue, et malgré de nombreux traitements prouvés comme étant efficaces, aucun ne l’est à 100%. En conséquence, plusieurs traitements topiques (locaux)(acide salicylique) et physiques (cryothérapie) sont souvent essayés.
135 patients avec des verrues (vulgaires), multiples ou uniques, récalcitrantes ou inaugurales furent inclus dans l’étude. Après randomisation en groupes patients et contrôles, 85 patients reçurent le vaccin rougeole-rubéole-oreillons (ROR) en injection intralésionelle. Le reste (50)(groupe contrôle) reçut une injection intralésionnelle de chlorure de sodium (NaCl). Les injections de ROR furent effectuées dans les verrues après démonstration d’une réaction immunitaire au préalable. Les injections furent effectuées à un intervalle de 2 semaines à 5 reprises ou moins si une disparition complète fût observée.
Les résultats sont statistiquement significatifs entre le groupe des patients et le groupe contrôle. Une disparition complète fût observée chez 81.4% des patients (27.5% dans le groupe contrôle), une réponse partielle chez 10% des patients (15% dans le groupe contrôle), et pas de réponse chez 10% des patients (57.5% dans le groupe contrôle).
Verrue sur les pieds
Les verrues ont tendance à réapparaître et il est intéressant de noter qu’aucun des patients traités (comparé à 3 dans le groupe contrôle) n’a dévéloppé de verrues 6 mois après le dernier traitement.
Les résultats de cette étude sont très prometteurs et les chiffres y ajoutent de la valeur. Toutefois, nous souhaitons mentioner que le nombre de patients qui n’ont pas réagit localement après l’injection test de ROR n’est pas mentionné. En l’absence d’un mécanisme immonologique complètement compris, il aurait été intéressant de faire des injections chez des patients n’ayant pas montré une réaction locale (à l’injection test du vaccin MMR) pour voir si l’injection était quand même efficace. C’est utile car si de futures études ne montraient pas les chiffres encourgeants de cette étude, un ingrédient « actif » pourrait être présent dans l’excipient du vaccin.
En dépit de l’évolution spontanément et souvent (mais pas toujours) favorable des verrues (vulgaires), cette étude montre des différences statistiquement significatives entre le groupe traité intralésionellement par le vaccin ROR et le groupe ne recevant que du NaCl intralesionellement. Il serait intéressant de comparer l’efficacité de ce nouveau traitement avec d’autres traitements prouvés efficaces comme la cryothérapie.